Ce 19 novembre 2005 vers 9 heures, j'ai accompagné Ndeye qui allait aux champs avec sa bassine.

Par les petits chemins qui rayonnent autour du village, nous marchons un bon kilomètre...

Le bissap est beau cette année.

Ce qu'on appelle ici "bissap" est aussi désigné sous le nom d'Oseille de Guinée ou Hibiscus sabdariffa.

Cette variété a la particularité de ne pas perdre les calices et épicalices de ses fleurs après qu'elles soient fanées. Les calices mûrs deviennent charnus, remplis d'acides organiques (saveur acidulée) et autres composés vitaminiques (C, B1, B2, PP, A) et minéraux (Ca, P, Fe).

Il y a le bissap blanc qu'on consomme cuit comme un légume, notamment dans le riz au poisson.

Et le bissap rouge, qu'on épluchera puis fera sécher pour le vendre. Il sert en effet sous cette forme à préparer une délicieuse boisson sucrée qui, paraît-il, régule la tension artérielle.

A cette heure où le soleil n'est pas trop dur, tout le monde va travailler aux champs, sauf les écoliers.

Les épis de mil sont déjà récoltés. On les a entassés au milieu du champ sous des tiges et quelques branches épineuses afin de les protéger de la gourmandise des oiseaux et du bétail.

En dehors des chemins je dois toujours faire attention au "xaxam" qui s'accroche si bien aux vêtements et dont les piquants me traversent facilement la peau.

Fatma et Ndeye remplissent leur bassine d'épis de mil tout en discutant.
Puis elles recouvrent à nouveau le stock récolté.

Il existe également une autre variété de mil qui ne fait pas d'épis rigides.

Avec quelques épis disposés verticalement, on peut remplir la bassine bien au-delà du bord.

Puis nous rentrons.

En plus de la bassine d'épis de mil, Fatma porte aussi son dernier né.

D'autres portent du bissap.

Presque avant d'atteindre le village, Fatma et Ndeye s'arrêtent dans ce champ.

Il y sèche justement du bissap épluché récemment.

Elles défont leur fardeau et étalent les épis au soleil.
Ils doivent sécher d'abord un peu.

Demain après-midi, ou bien peut-être après-demain, on se réunira entre femmes pour discuter et piler les épis.

Ce premier pilage sert à détacher laborieusement les grains.

Grains que l'on triera ensuite...

Mais aujourd'hui on restera tranquille à la maison à éplucher le bissap.

Les enfants du voisinage qui sont venus me voir seront aussi recrutés.

Dans toutes les maisons on rapporte chaque jour quelques bassines à éplucher.

A cette période l'épluchage du bissap est l'activité des heures chaudes pour les jeunes et les moins jeunes de toutes les maisons.

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